🗽Escape From New-York : Du Carpenter sans l’Horreur 🎥
Il est l’heure pour moi de vous parler de Carpenter ! Mais rassurez-vous, je resterai joviale !
J’aurais pu vous présenter The Thing, mais j’aurais failli à ma promesse qui était de ralentir un peu sur les horror movies. Je préfère donc vous ouvrir à de nouveaux horizons, plus paisibles et lumineux !
C’est pourquoi je vous propose dès maintenant, de la violence, de la dystopie. De l’homme qui perd son humanité par appât du gain.
Je vous propose : New-York 97 (Escape from New-York).
Escape from New-York étant une sorte de huis clos (la quasi totalité du film se passant dans une ville/prison haute sécurité), je me suis rendue compte que cela faisait écho à ce nouveau quotidien, ou nous sommes enfermés entre 4 murs, espérant retrouver notre liberté le plus rapidement possible.
Mais en y réfléchissant bien, quand on est un quarantaine, tout devient confinement.
Prenons Breakfast Club par exemple, ce film de 1985 qui raconte l’histoire de 5 lycéens collés un samedi.
Peuvent-ils sortir? Non. Peuvent-ils aller faire leurs courses à l’épicerie du coin? Non. Ont-ils besoin d’une attestation pour enfin reprendre un semblant de vie normale et marcher l’air conquérant sur le stade de foot du lycée? Oui.

Quarantaine du samedi aprem, mais quarantaine quand même !
Mais revenons en au sujet du jour, l’incroyable Escape From New-York, chef d’oeuvre de John Carpenter, réalisé en 1981.
🎥 Le film
Mais de quoi ça parle exactement?
Le film se passe en 1997, au sein d’un société extrêmement dangereuse suite à l’augmentation de 400% de la criminalité depuis 1988.
Pour pallier à ce problème, Manhattan est devenue une prison dite de “haute sécurité”. Traduisons : un endroit ou l’on jette les criminels, dangereux et moins dangereux, sans aucune forme de procès. Il n’y a aucun semblant d’autorité. Dans cette ancienne métropole, les prisonniers ont créé leurs propres lois et règles.
La ville est entourée par un haut mur de sécurité, ou se relaient de nombreux gardes pour empêcher une quelconque évasion. Le seul lien subsistant entre l’île et le reste du monde est un pont partiellement miné.
Personnellement, j’aurais trouvé plus simple et efficace de le détruire au lieu d’y coller quelques mines au hasard.
Mais que voulez-vous, je ne suis pas conseillère à la Sécurité Nationale Américaine.
À partir de là deux événements importants et pourtant sans aucun lien vont avoir lieu.
🐍 Tout d'abord nous rencontrons Snake Plissken (joué par Kurt Russell).
Pour faire simple, Plissken était un lieutenant des Forces Spéciales pendant la 3ème guerre mondiale contre l’URSS (n’oubliez pas que c’est un film de science-fiction, l’URSS n’existe plus. Ce n’est donc pas nécessaire de vous jeter sur les derniers paquets de farine du supermarché.)
Snake Plissken un des plus jeunes combattants à avoir été décoré par le Président des Etats-Unis. Désabusé par le système militaire américain, qui n’a aucun égard pour ses soldats, il se retrouve blessé au combat et perd son œil gauche. Il décide alors de se tourner vers une vie criminelle et devient un redoutable fugitif.
Lorsque le film commence, Snake vient tout juste d’être capturé et est envoyé dans la fameuse prison de Manhattan : la New York Maximum Security Penitentiary.
Mention spéciale à Kurt Russell qui porte comme personne le style “bandeau pirate”. Ce qui augmente son potentiel séduction d’environ 100% (contrairement à un homme politique français que je ne nommerai pas.)

Alors que Snake fait ses premiers pas dans la prison de Haute Sécurité, le Président des Etats-Unis rencontre un tout autre problème.
L’Air Force One est détourné par des terroristes et va s’écraser. Pour sauver POTUS et quelques documents importants (que doit obligatoirement avoir un président pour être pris au sérieux), ce dernier est éjecté depuis un pod et atterrit au beau milieu du pénitencier de Haute Sécurité.
Mais qui donc pourrait sauver le représentant du monde libre occidental? Plissken bien sûr ! Vraiment le hasard fait bien les choses. Snake serait arrivé deux jours plus tard que le POTUS était foutu.
{ C’est une réflexion tout à fait personnelle, mais j’aimerais savoir dans combien de film l’Air Force One est attaqué, détourné. Combien de fois l’Amérique est mise en péril par une prise d’otage de POTUS siestant tranquillement à 12 000 m d’altitude.}
Je vous propose donc :

Mon conseil : Faite voyager le chef d’Etat discrètement dans un vol Easyjet. Je peux vous assurer que personne ne regardera de ce côté !
🎹 La Bande Originale
La bande originale de Escape from New-York est surement une des plus connues du cinéma. Elle est signée Alan Howarth et Carpenter ! En effet ce dernier, en plus d’être réalisateur est aussi musicien.
C’est une musique atypique, composée avec tous les synthétiseurs et boîtes à rythmes électroniques possibles. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est une grande réussite ! La B.O colle parfaitement à l’ambiance futuriste dystopique du film.
Il vous suffit de cliquer ici 👉 pour écouter le thème de Escape From New-York.

Dans les 70’s, alors qu’il était encore à l’université, Carpenter a créé un groupe de rock “The Coupe de Villes” avec ses amis Nick Castle (qui est, si vous avez bien suivi, le co-scénariste du New-York 97) et Tommy Lee Wallace.
Castle est aussi The Shape, la doublure de Michael Myers dans Halloween !
Tommy Lee Wallace, quant à lui, est le réalisateur de l'extraordinaire téléfilm It (Ça).
Mais comme on ne peut pas être bon partout (et c’est tant mieux parce que je commençais à me devenir insécure), je vous laisse écouter ici 👉 un petit morceaux du “The Coupe de Villes”
Je dirais que le résultat n’est pas très heureux.
Pourtant ces dernières années et suite à quelques échecs commerciaux, Carpenter a privilégié sa carrière musicale. En espérant qu’il limite son utilisation de keyboard.
😱 Carpenter : Le Maître de l’Horreur et de la Science-fiction !
Né en 1948, John Carpenter est un fan de cinéma depuis son plus jeune âge. Il est considéré pour beaucoup comme “le Maître de l’Horreur”.
C’est avec Dark Star qu’il commence à connaître une certaine notoriété, à seulement 25 ans. Ce qui est une prouesse pour un premier long métrage !
J’ai déjà parlé de Dark Star dans mon numéro “Alien, le huitième passager”.
Pour ceux du fond qui sont inattentifs j’indiquais en quoi le premier long-métrage de Carpenter, co-écrit par Dan O’Bannon, a inspiré le plus grand film de space horror : Alien donc.
Si vous avez lu ce numéro vous êtes au top, la crème de la crème ❤️
si ce n’est pas le cas, je vous invite à le faire il se trouve juste 👉 ici
Le sommet de la carrière de Carpenter se situe entre les années 70 & 80.
Il est notamment le réalisateur de le génial The Thing et bien sûr de Halloween.
Halloween (ou La Nuit des Masques) est vu comme le précurseur du sous-genre de l’horror movie : le slasher.
C’est là la force de John Carpenter : ces idées sont novatrices, ces films extraordinairement exécutés et ce sont surtout des précurseurs de nombreux sous-genres du film d’horreur.
Alors oui, Carpenter mérite effectivement son titre de Horror Master !

Pourtant, Escape from New-York se distingue de son style habituel. Parce qu’il s’agit pas d’un pur film d’horreur mais de dystopie !
🧐 Mais qu’est que la dystopie?
C’est d’abord un récit de fiction.
C’est un genre que l’on retrouve en premier lieu dans la littérature mais aussi au cinéma et dans les jeux vidéo.
Le principe d’une oeuvre dystopique est d’ouvrir une réflexion sur un futur proche, que nous pourrions vivre mais ou le bonheur n’existe plus/pas.
L’exemple le plus connu étant bien entendu 1984 de George Orwell.
Bien que la dystopie soit généralement liée à la science-fiction, c’est un sous-genre tout à fait particulier. Dans un univers dystopique, on dépeint une société imaginaire mais qui reste proche de la nôtre. Les codes sont semblables, les bases sont les mêmes, mais le vie est brutalement devenue plus sombre.
Il faut quelques générations tout au plus pour basculer d’une société que nous connaissons à un monde menaçant et dangereux.
Vous n’y trouverez pas de voitures volantes, de martien amateurs de chewing-gum ou de gentils aliens qui aiment faire de la bicyclette. Juste le déclin d’une vie que nous chérissions.
Voilà pourquoi Escape From New-York en est le parfait exemple.
Ce film a été réalisé en 81 et l’action se déroule en 97. Carpenter veut nous faire croire qu’en 16 ans, les changements majeurs de notre société ne viendront pas de grandes avancées technologiques, de découvertes et conquêtes de nouvelles planètes mais plutôt de la lente et inévitable déchéance de l’homme. Le but étant de nous montrer les conséquences néfastes que peuvent avoir nos actions, nos choix, nos idéologies, à grande échelle.
John Carpenter met en scène un monde ou les plus dangereux mais aussi les plus pauvres ne sont plus traités comme des personnes. Ils peuvent se déchirer, s’entretuer, cela n’a aucune d’importance. Il leur est simplement interdit de revenir au monde des vivants.
Snake Plissken en entrant comme condamné au New York Maximum Security Penitentiary s’apprête à abandonner son humanité. Mais c’est seulement parce qu’il devient utile au gouvernement qu’il échappe à sa peine. Attention ! Il ne redevient pas citoyen. Il est simplement une ressource.
Ressource qui redeviendra surement inutile.

Finalement, même si Carpenter est sorti de sa zone de confort, délaissant pour un temps l’horror movie, il arrive à distiller aux spectateurs une peur différente. Pas celle du slasher, du tueur fou, mais celle de la société qui, peu à peu, oublie la compassion, la bonté et la bienveillance.
Mais une oeuvre dystopique nous fait aussi comprendre que chaque homme à sa propre valeur et que ses actions, aussi petites soient elles, peuvent changer le cours de l’histoire.
C’est une petite pointe d’optimisme, une petite pointe de lumière que j’aimerais aujourd’hui partager avec vous 🖤
Pensez-y en regardant Escape From New-York !

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une belle journée, beaucoup de courage pour ce confinement !
Je reste toujours disponible en commentaire ou sur mon petit mail 👇
À bientôt pour un nouveau numéro de POP-CORN 🍿