Aussi clivant que les Beatles VS les Stones, le beurre de cacahuète VS le Nutella. Oui, il est venu, l’impossible affrontement : Demolition man VS Judge Dredd.
Par soucis de rigueur journalistique j’ai bien sûr (re)visionné ces films récemment.
👨⚖️ C’est donc avec l’esprit critique et acéré que je peux enfin rendre mon jugement !

❓Pourquoi Demolition Man VS Judge Dredd?
Mais pourquoi opposer ces deux films? Parce qu’ils jouent dans la même cour : celle de l’action movie futuriste où le héros bodybuildé n’est autre que Sylvester Stallone.
En premier lieu, il est important de rappeler que Stallone est un excellent acteur. Sa prestation pour Rocky lui vaut une nomination aux Oscars, aux Golden Globes et aux BAFTA.
La justesse de ces interprétations est trop souvent oubliée, Stallone ayant torpillé sa carrière, privilégiant les productions faciles aux rôles complexes.
C’est après Rambo, vers la fin des années 80, qu’il décide de s’orienter vers des films à gros budget. Aux côté de son ami et principal concurrent Arnold Schwarzenegger, il rejoint le Panthéon des “stars d’action”.
Pour les néophytes, les stars d’action sont des acteurs (moins souvent actrices) qui bâtissent leurs réputations à coups de films musclés.
Les représentants les plus connus sont Bruce Willis bien sûr, Jackie Chan, Chuck Norris, Jean-Claude Van Damme ou Steven Seagal. Plus récemment nous avons, entre autres, Jason Statham (❤️) et Dwayne Johnson (❤️).
Mais être un acteur d’action movie est risqué. C’est un genre souvent critiqué, d’abord par son manque de profondeur (notamment des personnages) mais aussi par son utilisation excessive de stéréotypes en tout genre.
De blockbuster à l’esprit série B, il n’y a qu’un pas. Et nombreux ont été sacrifiés sur l’autel du Walk of Fame.
Judge Dredd et Demolition Man se livrent à un exercice difficile en naviguant avec prudence entre super-production et ridicule.
🛡 Demolition Man 💥
🎥 Rapide résumé : Demolition Man AKA John Spartan (Stallone), super-flic à Los Angeles en 1996, met tout en oeuvre pour arrêter sa Némésis : Simon Phoenix (Wesley Snipes).
Lors d’une prise d’otage organisée par Phoenix, Spartan perd le contrôle et une trentaine de civils sont retrouvés morts. Condamné pour homicide par négligence il sera incarcéré et cryogénisé aux côtés de son terrible ennemi.
Avance rapide, nous voilà en 2032. Simon Phoenix réussit à s’évader, ce qui demande un certain savoir-faire lorsqu’on est raide comme un glaçon. Pour se réchauffer le corps et le coeur, il reprend ses activités criminelles sans tarder et avec entrain.
Mais dans une société désormais non violente et inapte à combattre le crime, aucun policier ne peut l’arrêter. C’est là qu’intervient Spartan, seul flic formé au combat. Sorti de cryogénisation, il est réhabilité dans l'espoir de mettre fin au massacre.
💡 Pour la petite anecdote : le surnom de Demolition Man est attribué à notre super flic en raison de sa tendance à détruire ce qui se trouve sur son passage. Aucun super pouvoir, juste un type qui manque cruellement de grâce.
Conseil : À ne pas inviter chez vous.
🤔 Mais que dire de Demolition Man?

Demolition Man délivre un message fort : réprimer toute forme de violence peut être aussi dangereux que de la laisser impunie.
Plein d’humour, le film se moque gentiment de notre société actuelle qui semble gouvernée par nos instincts les plus primaires : violence, sexe, ultra consommation. Notre héritage se résume à Taco Bell et aux jingles de pub.
La lecture d’un futur aseptisé est intéressante et novatrice.
La plupart des films de science -fiction / action affichent une nette préférence pour des lendemains violents et apocalyptiques.
Parce que le sujet de la criminalité est très présent dans les actions movies des 80’s & 90’ il est rafraîchissant de prendre le contre-pied d’excellents films comme Terminator, Mad Max, New-York 97 et Judge Dredd.

Malheureusement, les acteurs (pourtant habituellement excellents) peinent à donner du sens à leurs personnages. Si on comprends leurs intentions, le jeu est lourd.
😬 Mention spéciale à Wesley Snipes et son interprétation de Simon Phoenix. Il abandonne toute subtilité pour jouer un dangereux maniaque. Rire saugrenu, hyperactivité, dissociation de la personnalité.
À se demander s’il craignait d’être confondu avec un agent des finances publiques.
De toute évidence, il donne peu de crédit aux fous.

La réflexion sur les dangers d’une société qui se dit non violente tout en maltraitant les plus pauvres est abordée avec vulgarité.
Oui le message est intéressant et donne matière à réflexion, mais nous aurions pu espérer un peu plus d’habileté de la part du réalisateur.
👮 Judge (Juge) Dredd ⚖️
Il est temps de présenter le seul et unique Judge Dredd !

🎥 Le pitch : en 2139, la criminalité crève le plafond, les pauvres vivent entassés dans des mégalopoles sordides. Pour maintenir un semblant d’ordre, les juges de rue font régner la loi. Ils sont à la fois policiers, juges et bourreaux.
Ce qui fait gagner un temps non négligeable quand on a beaucoup de boulot sur l’établi et peu d’affection pour les droits de l’homme.
Le juge Joseph Dredd est le plus respecté, craint et impartial au sein de Mega-City One. Accusé à tort de meurtre et souhaitant rétablir la vérité, il découvrira l’existence du projet Janus.
🤔 Mais que dire de Judge Dredd?

Judge Dredd est avant tout une adaptation de la bande dessinée du même nom, créée par John Wagner et Carlos Ezquerra. Ils y décrivent un monde brutal et cruel entre civils, criminels et force de l’ordre. La réponse à la violence est la violence.
L’esthétique du film est géniale, que ce soit de la ville, des armes, jusqu’aux machines.
Mais ce sont surtout les costumes, travaillés par Versace, qui méritent une attention toute particulière. Le casque, reconnaissable entre tous, fait partie intégrante du corps des juges.
Dans la bande dessinée, personne ne le retire. Ce qui souligne davantage leur absence d’humanité : ils ne sont que loi. Cacher leurs visages rappelle l’allégorie de la Justice, qui est représentée les yeux bandés.
Le rôle de Judge Dredd est écrit pour Stallone. Le choix de mettre en scène un acteur qui à cette époque est cantonné aux rôles de gros bras sans cervelle est non seulement habile mais c’est aussi un pied de nez aux critiques sur son jeu d’acteur.
Oui Dredd est privé de réflexion voir même d’émotion, oui il utilise seulement la force (la loi) pour se faire entendre et exister. Et Stallone s’en amuse. C’est d’ailleurs un film plein d’humour, avec des dialogues efficaces et de nombreuses punchlines !
C’est une oeuvre intelligente, capable de surprendre !

Le film est porté par Stallone, ce qui est logique et nécessaire, judge Dredd étant l’incorruptible représentant de la loi. Si la plupart des personnages secondaires sont assez justes, il y en a un qui est insupportable : Herman « Fergie » Ferguson (interprété par Rob Schneider).
😬 Schneider est apparemment le crédit humour. Il est le side-man agaçant qui tente de rythmer le film.
Ce qui est superflu, Stallone faisant très bien le job.
Maintenant les effets spéciaux. Soyons honnêtes, c’est une véritable honte.
J’aimerais, de tout mon petit cœur, dire que c’est dû au grand âge du film et à son budget.
Mais Judge Dredd est sorti en 95 avec un budget de 90 millions. Alors qu’en 93 sortait Jurassic Park avec son utilisation novatrice d’images de synthèse pour (seulement) 63 millions.
Inutile de s’éterniser sur le sujet.
🏆 Le grand gagnant !
Avec un piètre score sur Rotten Tomatoes, une nomination comme Worst Actor pour Stallone, Judge Dredd a été un échec critique et commercial.
C’est pourtant un film qui a marqué l'imagerie populaire, restant une super-production incontournable des 90’s !
Je trouve personnellement que Demolition Man est bien inférieur en qualité, bien ce que soit un film tout à fait honnête.
Mon conseil serait donc : n’écoutez pas les critiques. Parce que personne ne les aime.
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Coucou barbara ! Petite question :) comment analyses-tu les films ? Tu regardes le film en prenant des notes ? Tu regardes le film puis tu fais des recherches et crée ta propre vision de la chose ? Un mix des deux ?