đ± The Fly : lâHorreur dans ton Body !
Mais quel est le sujet du jour? Aujourdâhui nous parlons Body Horror Movie, plus prĂ©cisĂ©ment de The Fly (La Mouche), rĂ©alisĂ© par David Cronenberg en 1986.
Difficile de commencer ce nouveau numéro de Pop-Corn sans faire un point pandémie. Je laisserai donc, en ces temps difficiles, la parole à Gandalf :
âI have found that it is the small everyday deed of ordinary folks that keep the darkness at bay. Small acts of kindness and love.â
-
âJ'ai dĂ©couvert que ce sont les choses infimes, les gestes quotidiens des gens ordinaires qui tiennent les tĂ©nĂšbres Ă distance, les actes tout simples de bontĂ© et d'amour.â
Ne faites pas mentir Gandalf, be kind.
â Mais quel est le sujet du jour? Aujourdâhui nous parlons Body Horror Movie, plus prĂ©cisĂ©ment de The Fly (La Mouche), rĂ©alisĂ© par David Cronenberg en 1986.

(Moi si jâĂ©tais un homme, je ne serai pas capitaine, je serai Jeff Goldblum.)
đ± Le Body Horror :
Quâest-ce que le Body Horror? Voici la dĂ©finition que nous donne Matt Cardin dans son ouvrage Horror Literature Through History: An Encyclopedia of the Stories That Speak to Our Deepest Fears :
âBody horror specifically focuses on the limits and transformative capabilities of the human body.â
-
âLe body horror se concentre spĂ©cifiquement sur les limites et les capacitĂ©s de transformation du corps humain.â
Câest un des sous-genres du film dâhorreur qui met en scĂšne la mutation du corps humain. La dĂ©formation du corps allant souvent de pair avec la dĂ©formation de lâintellect et la perte de son humanitĂ©, le body horror est plus profond quâil nây paraĂźt.
Bien sĂ»r le rĂ©alisateur dâun film de body horror cherche avant tout Ă effrayer, mais on trouve dans lâutilisation de cette monstruositĂ© un message parfois scientifique, philosophique ou voir mĂȘme politique. Câest le cas avec le travail de George Romero dans La Nuit des morts-vivants, qui utilise les zombies pour critiquer la sociĂ©tĂ© de consommation.
Les zombie movies Ă©tant un parfait exemple du genre : lâintrigue mĂȘme repose sur lâinfection et la dĂ©gradation du corps humain.
Comme lâunivers de lâhorror movie est immense et que ces ramifications sont nombreuses, vous retrouverez diffĂ©rents sous-genres dans un mĂȘme film. Notamment avec la sĂ©rie des Aliens, pilier du space horror mais qui trouve aussi sa place dans le body horror. Parce que la conception, gestation et mise au monde de lâalien ne peut avoir lieu quâavec la destruction dâun ĂȘtre vivant.
Voici quelques fameux body horror movies :
âĄïž The Thing (Carpenter - 1982)
âĄïž Hellraiser (Clive Barker - 1987)
âĄïž Une vidĂ©o de mon premier cours de yoga aprĂšs 10 ans dâinactivitĂ© (2018)
Malheureusement le body horror est souvent associĂ© au torture porn, qui ne parle que de sadisme et de violence gratuite. Genre qui nâa aucun autre but que de traumatiser une pauvre jeune fille qui a payĂ© 10 balles pour aller pleurer dans les toilettes moisis dâun cinĂ©ma de campagne (true story).
On peut y retrouver des films comme Saw, The Human Centipede et la majoritĂ© de la filmographie dâEli Roth.
Ă mon sens, le monde pourrait tout Ă fait sâen passer. Le torture porn dessert le film dâhorreur par son absence dâintrigue et de rĂ©flexion, le relĂ©guant au rang de divertissement facile et douteux.
Comme le dit le papa du film du zombie movie, George Romero âJe ne comprends pas les films de torture porn, ils manquent de mĂ©taphore.â

đĄ COOL FACT : Bien que le terme body horror soit nĂ© en 1983, la racine du genre ne se trouve pas au cinĂ©ma mais dans la littĂ©rature avec Frankenstein, le roman de Mary Shelley, Ă©crit en 1818.
đ€ź La Mouche :
Mais revenons Ă The Fly ! Câest une adaptation du film La Mouche Noire (1958), qui est lui mĂȘme une adaptation du livre La Mouche (1957) de George Langelaan.
Voici un rapide rĂ©sumĂ© : Seth Brundle, scientifique aussi extravagant quâintelligent rencontre la journaliste Veronica Quaife et lui propose de dĂ©couvrir son invention : le tĂ©lĂ©pod. Cette machine permet de tĂ©lĂ©porter dâune cabine Ă une autre des objets inanimĂ©s et Ă terme, des ĂȘtres vivants.
AprĂšs avoir rĂ©ussi la tĂ©lĂ©portation dâun singe, Brundle dĂ©cide de tenter lui-mĂȘme lâexpĂ©rience et sâenferme dans le tĂ©lĂ©pod sans se rendre compte quâune mouche est aussi entrĂ© dans la cabine. Bien que la tĂ©lĂ©portation ait fonctionnĂ©, Seth a fusionnĂ© son adn avec celui de lâinsecte et se transforme peu Ă peu en âBrundleflyâ.
đ€ Pourquoi ça fonctionne?
David Cronenberg est extrĂȘmement sensible au body horror, Ă tel point quâil est souvent citĂ© comme un de ses principaux reprĂ©sentants. Dâabord avec Shivers (1975), puis Rabid (1977), The Fly (1986) ou encore Dead Ringers (1988), le cinĂ©aste est fascinĂ© par les limites du corps humains.
La science, la sexualitĂ© et les technologies sont des thĂšmes qui lui sont chers. Lâhomme ne se suffit pas Ă lui mĂȘme, il se transforme et se modifie pour Ă©voluer. Mais, comme Cronenberg nâest pas le type le plus drĂŽle de ce siĂšcle (ni du prĂ©cĂ©dent), ces expĂ©rimentations sont toujours dĂ©sastreuses.
đ La recette du succĂšs :
The Fly a connu un grand succĂšs aussi bien dâun point de vue critique que commercial. Câest notamment lâextraordinaire prestation de Jeff Goldblum, rĂ©compensĂ©e par un Saturn Award, qui marque les esprits. Le film rĂ©coltera aussi lâOscar du Meilleur maquillage pour Chris Walas (crĂ©ateur des Gremlins) & Stephan Dupuis.
La bande originale est signée Howard Shore, compositeur de la plupart des films de Cronenberg. Mais aussi (entre autres) de la musique des 3 volets du Seigneur des anneaux, de Seven et du Silence des Agneaux.
Câest un des compositeurs les plus prolifiques de sa gĂ©nĂ©ration, avec John Williams, Hans Zimmer et Danny Elfman.
đĄ Astuce ! Pour avoir lâair dâun expert auprĂšs de vos amis, il suffit de citer un de ces compositeurs lorsque vous parlez cinĂ©ma. Vous avez 1 chance sur 4 dâavoir lâair cool.
Je fais ça depuis plus de 15 ans et mon taux de réussite est étonnamment élevé.

đ€Ż Le message :
Si vous pensiez une seconde pouvoir vous dĂ©tendre, tranquille sur votre canapĂ©, câest mal connaĂźtre David Cronenberg. DerriĂšre lâhistoire dâhorreur se cache quelques rĂ©flexions plus profondes.
La Mouche traite de la dégradation inéluctable du corps, des dommages causés soit par la maladie ou tout simplement par la vieillesse. La transformation de Seth Brundle se fait par paliers, son teint devient livide, il perd ses cheveux, ses dents.

Pourtant ce quâexpĂ©rimente Brundle est non seulement physique mais aussi philosophique. Quâest-ce que lâhumanitĂ© et Ă quel moment cesse-t-on dâĂȘtre homme? Seth Brundle ne perd ni la voix ni la raison, pourtant cette derniĂšre est de plus en plus altĂ©rĂ©e au fur et mesure de sa mĂ©tamorphose.
La rĂ©flexion du scientifique est reprĂ©sentative de la complexitĂ© des changements qui sâopĂšrent pendant sa mutation :
âHave you ever heard of insect politics? Neither have I. Insects don't have politics. They're very brutal. No compassion, no compromise. We can't trust the insect. I'd like to become the first... insect politician. [...] I'm saying I - I'm an insect who dreamt he was a man and loved it. But now the dream is over... and the insect is awake.â
-
âAs-tu dĂ©jĂ entendu parler de politique chez lâinsecte? Moi non plus. Lâinsecte nâa pas de politique. Il est trĂšs brutal. Sans compassion, sans compromis. On ne peut pas faire confiance Ă lâinsecte. J'aimerais devenir le premier ... insecte politicien. [...] Ce que je veux dire- câest que je suis un insecte qui a rĂȘvĂ© quâil Ă©tait un homme et qui aimait ça. Mais maintenant le rĂȘve est terminĂ© ... et l'insecte est Ă©veillĂ©.â
Je vous laisse y réfléchir.
Je comptais parler, lors de mon prochain numĂ©ro du fameux clown Grippe-Sou, (Pennywise), Ăa (It) Ă©tant un de mes romans prĂ©fĂ©rĂ©s.
Mais aprĂšs rĂ©flexion, de nombreux Ă©pisodes de Pop-Corn parlent dâhorreur et je ne voudrais pas en rajouter une couche avec un tueur dâenfants.
J'essaierais donc de rester fraĂźche en vous proposant quelque chose de moins traumatisant. Si vous avez des suggestions, nâhĂ©sitez pas Ă me laisser un petit commentaire.
đČ Enfin, pour mettre un peu de fun dans vos journĂ©es , je vous propose un petit jeu ! Il vous suffit de trouver, grĂące au petit rĂ©sumĂ© ci-dessous âŹïž le titre dâun film dâhorreur amĂ©ricain.
Le gagnant recevra par courrier (envoi post pandémie bien sûr, nous prenons soin de nos postiers) un joyeux petit colis de la part de Pop-Corn avec plein de surprises dedans.
đ„ Voici le rĂ©sumĂ© du film mystĂšre :
Une jeune banquiĂšre briguant le poste de directrice adjointe refuse une prolongation dâhypothĂšque Ă une vieille cliente.
Parce quâelle risque de perdre sa maison sans ce prĂȘt, lâancienne tzigane promet de se venger et lui jette une malĂ©diction.
đż Bon courage et Ă trĂšs vite, pour un nouveau numĂ©ro de Pop-Corn ! đż
Ah oui j'ai vu ce film quand j'étais plus petit (enfin vers 20 ans quoi) ! C'est Drag me to hell non ?
TrÚs intéressant merci ! Comme j'aime énormément les films d'horreur, mes suggestions seront pas forcément "fraßches" non plus :D ...